Compte rendu de la visite rédigé  par Aurore.

VISITE DE LA CAPELIERE AU CŒUR DE LA RESERVE NATIONALE DE CAMARGUE

Dans le cadre de l’Ecosophie – Agora du 23 juin 2019
Sur le thème : « Comment vivons-nous l’été »
Animée par Myriam et Jean-Baptiste

https://www.topcamargue.com/la-capeliere/
Domaine de 30 hectares le long de l’étang du Vaccarès

Un centre d’informations et un site d’observation de la nature…
…. en Camargue

Au détour des sentiers, Marie, agricultrice et fabricante de produits cosmétiques naturels fut notre guide….
Marie nous fait partager sa passion et sa connaissance des plantes liées à ce biotope bien spécifique.
Alexandre, jardinier, nous donne également des indications sur des arbres propres à cet écosystème.

Les informations données sur les plantes, ne le sont qu’à titre informatif, éducatif et de découverte. Elles ne sauraient en aucun remplacer l’avis de votre médecin ou d’un traitement médical.

Marie nous explique que ce biotope s’appelle aussi la Sansouïre (pour en savoir plus … ), écosystème propre aux lagunes et à la Camargue.

Elle nous explique que ce mot vient de saumure (derrière la mer). Cet écosystème est régulièrement inondé par les étangs riches en sel. Les plantes et la faune qui s’y développent sont particulièrement bien adaptées à ces conditions. Parmi les adaptations à la salinité que l’on peut rencontrer, il faut noter la capacité de certaines de ces plantes à expulser le sel.

Ainsi les plantes dites halophytes qui supportent le sel :

  • s’adaptent comme la soude ou l’obione,
  • Ou cet environnement leur est essentiel pour survivre comme la saladelle, la salicorne.

Elle nous rappelle que :

  • les plantes même comestibles doivent être consommées avec modération car elles sont très riches en principes actifs et pourraient provoquer des « nettoyages » intempestifs ou des inconforts digestifs d’autant plus que nous n’y sommes pas habitués.
  • Il est préférable de les consommer au printemps, car la concentration des principes actifs sont moins puissants qu’en été
  • Qu’il faut rejeter tout plant présentant une oxydation (feuilles roussies)
    En ces premiers jours de l’été, dans la Présence du moment à l’environnement, l’air, les animaux (insectes, des oiseaux, chevaux, des moustiques…), les odeurs, les arbres, les sons, le parcours des sentes balisées démarre, scandé par différentes haltes par Marie ou Alexandre pour nous montrer quelques plantes comestibles ou toxiques.

Le roseau contribue à la lutte contre la pollution des eaux : il est recommandé dans les grands espaces en limite de zone aquatique pour dépolluer le sol. (https://www.arte.tv/fr/videos/062667-007-A/les-vertus-depolluantes-du-roseau/ )Il gagne à être groupé pour protéger une partie du plan d’eau des vents dominants parfois gênants pour d’autres cultures.

Bon à savoir : les roselières que constituent les roseaux abritent les nichées des canards et d’autres oiseaux aquatiques, et servent donc de zones de frayères.
Les racines, les tiges, les graines et les feuilles de cette espèce ont été utilisées pour la consommation humaine. En raison de sa forte biomasse, le roseau peut être utilisé comme source de combustible après conversion en alcool. Une autre utilisation concerne les toits de chaume ou autres structures telles que les logements ou les clôtures.
Il est également source de fibres et utilisé pour ses propriétés médicinales : il a été utilisé comme antiasthmatique, antidote, antiémétique, antitussif, dépuratif, diurétique éliminateur de l’acide urique…..
Il était indiqué en cas de cystite, de rhumatisme goutteux, de fièvres éruptives, d’oliguries, sous forme de décoction ou d’extrait fluide.

 

Euphorbe maritime (Euphorbia paralias) : https://www.medisite.fr/dictionnaire-des-plantes-medicinales-euphorbe.1234306.8.html

On l’appelle aussi « réveil matin ».
Marie nous explique que son latex était utilisé traditionnellement pour éliminer les verrues tout comme la chélidoine

 

 

Le laurier sauce ou laurus nobilis : http://www.doctissimo.fr/sante/aromatherapie/guide-huiles-essentielles/huile-essentielle-de-laurier-noble
Ses feuilles parfument merveilleuses nos plats à condition de les sécher au préalable, fraiches elles sont toxiques, nous rappelle Marie.
Son huile essentielle est une indispensable en aromathérapie, elle a de nombreuses vertus : antifongique, soulage les douleurs articulaires, antalgique puissante, expectorante, fluidifiante, neuro-régulatrice elle est apaisante mais elle est aussi tonifiante.
Sur la peau il faut la diluer avec une huile végétale.

Calament : http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/calament.htm

Un mélange de menthe et de mélisse, cette plante va offrir à la fois les bienfaits de la mélisse et de la menthe et sera adaptée pour les enfants, elle aide à mieux digérer, apaise maux de tête et nervosité et contribue à mieux dormir. Tout comme la mélisse, elle est adaptée pour aiguiser l’intellect.

 

Le rumex crispus ou oseille crépue
Il peut être consommé comme légume sauvage mais avec parcimonie et cuit après plusieurs changements d’eau pour se débarrasser le plus possible de l’acide oxalique qu’il contient. Attention pour ceux qui font des calculs rénaux ou qui ont un système urinaire fragile.
Quelques feuilles de jeunes pousses ajoutées à une salade suffisent. Elles apporteront des protéines, des vitamines, du fer et du potassium.
Ses racines d’un jaune safran étaient utilisées pour leurs propriétés astringentes, toniques, antianémiques, laxatives et stimulantes de la vésicule biliaire. La plante est considérée comme un nettoyant très efficace du sang et est utilisée par les herboristes pour aider le corps à éliminer les métaux lourds et pour traiter d’autres troubles hépatiques (http://botanical.com/botanical/mgmh/d/docks-15.html et Edible and Medicinal Plants of the West, Gregory L. Tilford )

Aubépine monogina aux feuilles plus dentelées et l’aubépine épineuse

                             

C’est l’aubépine monigina qui présente un plus grand intérêt thérapeutique (http://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/aubepine.htm et https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=aubepine_ps )
Comme elle fait partie des rosacées, elle offre des baies qui ressemblent à celles du cynorhodon.
Il existe plus de 1 000 espèces différentes à travers le monde. L’aubépine est employée en Médecine traditionnelle chinoise depuis environ 650 ans avant notre ère, notamment pour traiter les troubles cardiovasculaires. L’aubépine fait partie des pharmacopées officielles de la Chine, de l’Europe, de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne et de la France. La Commission E, l’Organisation mondiale de la Santé et l’ESCOP reconnaissent l’usage de l’extrait d’aubépine (feuilles et fleurs) pour traiter l’insuffisance cardiaque congestive de classe II. L’aubépine peut aider en cas de légers troubles cardiaques comme troubles du rythme cardiaque, insuffisance cardiaque et palpitation. Il importe de toujours bien respecter les doses car à fortes doses c’est l’effet inverse. Elle a un effet calmant et régulateur sur le muscle cardiaque.
Elle est utile pour apaiser le système nerveux et agit sur les insomnies. Dans la plupart de nombreuses traditions, le chakra du cœur est décrit comme le fondement de la relation entre corps et psyché, l’aubépine vient harmoniser. Selon Rudolf STEINER, fondateur de la médecine anthroposophique, les baies agiraient davantage sur le sang et les semences sur le cœur. Le guérisseur américain GURUDAS (1945/2001) préconise l’essence florale d’aubépine dans les états de stress extrêmes, les deuils et les chagrins d’amour. ATTENTION pas de trop car cela peut induire de la somnolence.

 

Ailante
http://www.doc-developpement-durable.org/documents-pedagogiques-de-sensibilisation/plantes-invasives-europeennes.pdf
Une invasive mais qui présente un intérêt. Dans la médecine chinoise (traditionnelle et moderne), l’écorce de cette plante, ainsi que son fruit (le samare) aurait plusieurs vertus. Par exemple, une teinture à base d’écorces de racines d’ailante est efficace dans le traitement de l’asthme, de l’épilepsie et des palpitations.
En application externe, l’ailante permet de traiter les abcès, les furoncles et le prurit.
Mais attention au dosage, parce que l’ailante présenterait un risque de toxicité légère. Certains parleraient même d’une éventuelle toxicité du miel d’ailante, qui scientifiquement n’a pas encore été prouvée.

 

Oyat ou chiendent maritime
Cette plante contribue à fixer les dunes grâce à ses longues racines rhizomateuses qui s’enfoncent dans le sable. Par voie de conséquence, la végétation qui se trouve juste derrière les dunes est protégée des vents et peut se développer, tout comme les écosystèmes qui en dépendent.
C’est une plante gouttière, dont les longues branches en forme de tubes sont capables de capter l’humidité de l’air, les gouttelettes d’eau ainsi récoltés pouvant alors glisser jusqu’à sa racine. Une magnifique façon de faire face à la sécheresse.

 

Des plantes de la sansouïre

Les végétaux sont plus « rasants »

Le tamaris
Cet arbuste est très résistant. Ses feuilles sont petites pour limiter l’évaporation l’évaporation. Dans les marais, ils offrent protections et sont des perchoirs pour de nombreus oise pour de nombreux oiseaux.

Il contient de nombreux composés antioxydants et antibactériens, on recommande ses bourgeons en cas d’anémie. Son écorce et ses feuilles ont des propriétés diurétiques, sudorifiques, astringentes, et même, selon certains, apéritives.

La saladelle ou lavande mer
C’est la fleur de la Camargue, emblème des gardians, « porte chance ».
On peut consommer ses feuilles au printemps mais avec modération.
http://www.pichoto-camargo.fr/album-souvenir/ete/la-fete-de-mauguio/la-cueillette-de-la-saladelle/

 

La salicorne ou passe-pierre ou haricot de mer

Elle est comestible et contient un suc salé (1 gr pour 100 gr de plante) et beaucoup d’eau (92 %). Comme elle est riche en fibre, elle a un effet coupe-faim et apporte satiété.
Elle est riche en oligo-éléments et vitamines.
Pour bénéficier de ses vertus il faut la consommer fraîche car se conserve peu longtemps au réfrigérateur.

https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=salicorne_nu

 

L’obione ou faux pourpier (halimione)
Tout comme le pourpier des jardins on peut consommer ses feuilles crues ou cuites avant la floraison. On peut les cuire pour en faire des sortes de chips ou en légumes d’accompagnement, une manière de profiter aussi de vertus de cette plante maritime. La cuisson élimine une partie du sel. « Plantes sauvages comestibles »*, François Couplan,
L’obione est riche en potassium, en vitamine C et en magnésium
Les particuliers sont autorisés à en prélever 500 g par jour, mais il faut prendre soin de ne pas piétiner les zones de pousse et ne pas la confondre avec certaines espèces d’obione protégées. Il est conseillé de se renseigner auprès des mairies, d’associations et autres organismes de protection du littoral avant de ramasser les plantes.

 

La soude (Salsola soda)

Elle a été utilisée autrefois pour fabriquer de la soude, produit qui entrait notamment dans la confection du savon de Marseille, ce sont les cendres de la plante qui contiennent jusqu’à 30 % de carbonate de sodium.
En Italie, on la consomme en antipasti, cuites dans l’eau bouillante, puis refroidie et assaisonnée avec de l’huile d’olive, de l’ail et du citron.

Elle a une saveur salée. Elle aurait des vertus diurétiques.

 

La guimauve
Ses feuilles sont veloutées et douces. Elle a de nombreuses propriétés prouvées.
Elle est utilisée pour traitement de problèmes bronchiques. Elle calme les irritations et aide à expectorer. Contre la toux, l’angine et le rhume, ses fleurs et ses feuilles sont préparées sous forme d’infusion.
On donnait ses racines épluchées aux enfants afin qu’ils la mordillent pour se faire les dents.
Les feuilles, les racines et les fleurs de guimauve sont comestibles.
Cette plante mucilagineuse donne une sorte de gelée qui servait à préparer les guimauves.

 

Le plantain ou corne de cerf
Ses tendres feuilles sont comestibles et sont utilisées crues en salade mélangées à d’autres végétaux. Elles sont riches en chlorophylle, en vitamine C et en fer.
Le plantain est également une plante médicinale aux vertus anti-inflammatoires, antibactériens, antiviraux, immun modulants.
On utilise ses vertus diurétiques pour lutter contre la rétention d’eau et la cellulite.
Elle faciliterait la digestion et lutterait contre la constipation. Ses tanins sont utilisés pour aider à la cicatrisation des plaies et d’ulcères variqueux.

 

Epine vinette (berberis vulgaris)
Elle aide à lutter contre la fièvre, agirait sur les lithiases biliaires et urinaires. Elle a un effet diurétique
Elle stimule l’activité gastrique et du foie.
Elle est contre indiquée pour les femmes enceintes, et on limite son utilisation de 4 à 6 semaines.
Les fruits mûrs sont comestibles en compotes ou en boissons rafraîchissantes car riches en acides organiques et vitamine C.
En revanche, la consommation des baies avant maturité entraine quelques troubles digestifs, des vertiges, des tremblements, des convulsions, un saignement de nez, des vomissements, des diarrhées, voire de l’hypotension. https://therapeutesmagazine.com/berberis/

Ne pas confondre avec l’épine du Christ ou l’Euphorbia milii, originaire de Madagascar, Ses tiges sont anguleuses et épineuses. Toutes les parties de la plante sont toxiques. La sève blanche qui coule en cas de cassure d’une partie de la plante est corrosive et toxique. Des blessures physiques peuvent être causées par les épines présentes en grand nombre sur les tiges.

 

Muriers sauvages
Nous connaissons tous ses fruits délicieux et très nutritifs picorés au détour des chemins et pour lesquels nous avons bravé les épines de ses branches. On en fait des sirops, des configures, des tartes, des jus. Il est riche en vitamines, minéraux mais surtout en pigments qu’on appelle des anthocyanes.

Ces pigments ont des propriétés protectrices du système vasculaire et cardiovasculaire très intéressantes.

Il y a encore beaucoup d’autres plantes, à découvrir, au détour d’autres ballades ?

  • le chardon d’Espagne aux belles fleurs jaunes,
  • la criste marine ou fenouil marin,
  • l’immortelle des sables ou hélicrysum

 

Les plantes maritimes apportent beaucoup d’iode, mais aussi des vitamines, des sels minéraux, notamment du magnésium : elles le concentrent dans leurs feuilles grâce à leur chlorophylle et elles le reçoivent par les embruns ou directement par l’eau de mer. Ce minéral est indispensable à de nombreuses réactions enzymatiques et agit comme anti-stress naturel.
Il importe de préserver le biotope, se renseigner des lieues dans lesquels les prélèvements sont possibles, la cueillette se fait avec parcimonie pour permettre aux plants de se régénérer.

Des références et des sources :
https://www.tela-botanica.org/mission/sansouires/
https://jardinage.ooreka.fr/plante/voir/683/roseau
https://www.plantes-et-sante.fr/articles/aliments-sains/1611-entre-terre-et-mer-les-petites-salades-du-littoral
https://magazine.laruchequiditoui.fr/et-si-vous-mangiez-les-mauvaises-herbes/
https://www.passeportsante.net/fr/Solutions/PlantesSupplements/Fiche.aspx?doc=guimauve_ps
https://www.huiles-essentielles.pro/phytotherapie-guimauve-bienfaits.html
http://www.homejardin.com/plantain_corne_de_cerf/plantago_coronopus.html
https://pharmasimple.com/fr/epine-vinette
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ronce_commune
http://www.bulledemanou.com/2016/08/petit-apercu-de-la-flore-de-camargue-les-saintes-maries-de-la-mer-11.html

Livres de Gurudas, guérisseur américain,

Propriétés spirituelles des herbes

Elixirs de minéraux et médecines vibratoires

En anglais

Essences de fleurs et médecines vibratoires
En anglais